FOOTBALL: LA TURQUIE EN DEMI-FINALE

 

Mondial: la Turquie va en demi-finale
Ilhan Mansiz
samedi 22 juin 2002, 16h03
Le Turc Ilhan Mansiz, après avoir inscrit le but en or qui qualifie la Turquie pour les demi-finales de la Coupe du monde de football. Après avoir battu le Sénégal 1 à 0 en quart, les Turcs rencontreront le Brésil en demi pour une revanche du premier tour.

OSAKA, Japon (Reuters) - La Turquie s'est qualifiée pour le dernier carré de la Coupe du monde de football à la faveur de sa victoire 1-0 après prolongation en quart de finale face au Sénégal.

C'est Ilhan Mansiz qui a inscrit le but en or qui a offert la qualification aux Turcs

La Turquie affrontera mercredi en demi-finale le Brésil, vainqueur vendredi 2-1 de l'Angleterre.


La joie à Istanbul et Ankara après la qualification turque

par Jérôme BASTION

ISTANBUL, 22 juin (AFP) - Les grandes métropoles d'Istanbul et d'Ankara, comme le reste du pays, ont explosé de joie, samedi après-midi, après la qualification de l'équipe nationale turque pour les demi-finales de la Coupe du monde de football et leur victoire contre le Sénégal (1-0, but en or).

De nombreux coups de feu ont été tirés dans les rues de la capitale et de la cité du Bosphore, alors qu'un concert ininterrompu de klaxon retentissait dans les rues, après qu'une puissante clameur soit sortie des cafés et des maisons où le match était suivi à la télévision.

Au moins 18 personnes ont été blessées par des balles perdues et une autre est décédée d'une crise cardiaque due à l'émotion, a indiqué CNN-Turk.

Des incidents qui sont la conséquence de la joie sans retenue qui s'est emparée du pays dès la fin du match contre le Sénégal.

Immédiatement, les Turcs sont sortis dans les rues en chantant, embrassant et riant, le plus souvent un drapeau à la main ou sur les épaules, pour se ruer vers la place de Taksim, centre d'Istanbul où les précédentes victoires ont été déjà fêtées.

"Jusqu'au matin"

"C'est la première fois que nous sommes parmi les quatre premiers, et au pire, nous serons quatrièmes", a commenté le président de la République Ahmet Necdet Sezer depuis Séville (Espagne), où il représentait la Turquie au sommet de l'Union européenne.

Le vice-premier ministre Devlet Bahçeli a lui aussi félicité l'équipe nationale pour son résultat, estimant que c'était là "le plus beau signe de réussite de l'esprit d'union et d'unité montrant que le pays va atteindre ses objectifs au cours du 21e siècle".

Au nord de Nicosie, dans la partie turque de l'île de Chypre, le correspondant de l'AFP a constaté que des milliers de supporteurs, eux-mêmes des Turcs étudiant ou travaillant là, se sont rassemblés sur les places de la ville et ont chanté "la Turquie est la plus grande".

Des milliers de personnes étaient rassemblées sur les places de Taksim à Istanbul et de Kizilay à Ankara, agitant des drapeaux et chantant sous un soleil écrasant, promettant de continuer la fête de longues heures encore.

"Nous allons faire la fête jusqu'au matin!", promet Zeynep, 32 ans, revêtue du maillot de l'équipe nationale, une habituelle supportrice de Galatasaray, qui constitue l'ossature de la formation turque.

"Ils ont très bien joué, et c'est bien que l'on ait remplacé Hakan Sukur, très mauvais, par Ilhan Mansiz (auteur du but en or, ndlr)", analyse-t-elle, très maquillée et bien décidée à faire la fête.

"On l'a mérité!"

Des cortèges de voitures avec leurs passagers sortis par les fenêtres et brandissant le drapeau national ont rapidement paralysé la circulation et participé au concert et au capharnaüm ambiant.

"C'est tout simplement formidable!", hurle Ömer, chauffeur de taxi de 40 ans qui a arrêté sa voiture au milieu de la rue après avoir écouté le match à la radio. "Nous sommes en demi-finales!", constate-t-il incrédule.

Des scènes similaires de liesse, voire de délire, ont été montrées par les chaîne de télévision témoignant, dans tout le pays, d'une formidable joie.

"On l'a mérité, vraiment, depuis le match contre le Brésil qu'on avait dans la main", estime Osman, lui aussi engoncé dans un maillot de foot rouge et blanc passé au-dessus de ses habits.

"Les critiques à l'égard de l'entraîneur Senol Gunes n'ont plus lieu d'être", confesse-t-il dans un élan de bonté, un grand sourire aux lèvres, après des attaques répétées contre le sélectionneur turc.

"Désormais, on n'a plus peur de rien, ni de personne!", lance-t-il avant de partir bras dessus-bras dessous avec Ahmet, revêtu du même maillot rouge et blanc.


Les Turcs célèbrent la qualification historique pour les demi-finales

ANKARA (AP) - Des dizaines de milliers de supporters turcs couverts de confettis et de pétales de roses ont envahi les rues d'Ankara samedi après la victoire de leur équipe sur le Sénégal qui leur a ouvert pour la première fois les portes des demi-finales de la Coupe du monde de football.

Quelques minutes seulement après le "but en or" d'Ilhan Mansiz, les fans sont sortis comme un seul homme de leurs appartements, des magasins et des cafés de la capitale, hurlant sans retenue "La Turquie championne!".

"Je pense que je vais m'évanouir! Je suis tellement heureux!", s'est enthousiasmé Cengiz Gulhan, un soldat présent aux côtés des 20.000 supporters réunis sur la place Kizilay.

"C'est le match le plus important de notre histoire", a commenté de son côté Nuri Nazli, une employée de 40 ans. "Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie".

Au son des avertisseurs sonores, le peuple d'Ankara a tenu à envoyer un message, repris en choeur, à ses joueurs. "La Turquie est tellement fière de vous! Rouge, blanc, Turquie la Magnifique!"

Ces scènes se sont répétées à travers tout le pays, qui participe à sa première Coupe du monde depuis 48 ans.

Avant même sa qualification, l'équipe turque était entrée dans l'histoire et avait comblé les aspirations de ses supporters en atteignant les quarts. En 1954, les Turcs n'avaient pas réussi à franchir le premier tour.

"Nous sommes tellement heureux, nous n'aurions jamais cru aller si loin", s'est réjouie Funda Cetin, une ancienne étudiante de 18 ans aujourd'hui au chômage. Un peu plus loin, un groupe de supporters vêtus du maillot de l'équipe nationale célèbrait lui aussi l'événement.

A Ankara, le football a gagné contre l'esthétique. Plusieurs jeunes en liesse ont adopté la coupe de cheveux à l'iroquoise de leur héros, le milieu de terrain Ümit Davala, auteur du but victorieux de la Turquie contre le Japon en huitième de finale. Il n'a pas marqué samedi, mais tous ces "indiens" devraient être encore plus nombreux mercredi pour la demi-finale contre le Brésil. AP

22.06.2002


La Turquie retrouve le Brésil en demi-finale

OSAKA, Japon (Reuters) - La Turquie s'est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde après sa victoire 1-0 sur un but en or contre le Sénégal.

A la 94e minute de la prolongation, après un match nul 0-0 à la fin du temps réglementaire, Ilhan Mansiz a repris victorieusement du droit un centre d'Arif Erdem.

Pour sa deuxième participation à une Coupe du monde, la Turquie affrontera le Brésil en demi-finale mercredi à Saitama pour une revanche du premier tour. Dans le groupe C, les Brésiliens avaient battu les Turcs 2-1 grâce à un penalty de Rivaldo dans les derniers instants de la partie. Les Turcs, qui s'étaient ensuite plaints de l'arbitrage, avaient terminé la rencontre à neuf à cause notamment d'une simulation de Rivaldo entraînant l'exclusion de Hakan Unsal.

Dominé tout au long de la rencontre, le Sénégal ne sera pas le premier pays africain qualifié pour une demi-finale de Coupe du monde.

Hormis pendant une dizaine de minutes en première mi-temps, les Lions de la Teranga n'ont jamais inquiété la défense turque. Mais pour sa première participation à un Mondial, le Sénégal a rejoint le Cameroun, qui était jusqu'à présent le seul pays africain à s'être qualifié pour les quarts de finale en 1990.

Avec Khalilou Fadiga et Salif Diao de retour de suspension, le Sénégal se présente au complet alors que la Turquie est toujours privée d'Okan Buruk, blessé avant le début du tournoi.

DOMINATION TURQUE

Grâce à leur maîtrise technique au milieu de terrain, les Turcs dominent le début de rencontre.

Pourtant à la 19e minute, sur une longue touche dans la surface turque, Fadiga reprend de volée du pied gauche mais son tir est involontairement arrêté par son partenaire Henri Camara en position de hors-jeu.

Quatre minutes plus tard, le Sénégal confirme son entrée dans la partie avec une nouvelle frappe de Fadiga dans le petit filet après un bon travail sur le côté gauche.

Puis c'est au tour de Diatta, seul face à Rustu Recber, de voir le ballon lui filer sous les yeux sur un coup-franc tiré de la droite (25e).

Hakan Sukur rate ensuite l'immanquable pour la Turquie. Lancé dans le dos de la défense sénégalaise, Hakan Sukur file seul vers le but de Tony Sylva mais, trop lent, se fait reprendre par un Sénégalais. Hasan Sas récupère le ballon et sert son avant-centre qui n'a plus qu'à le pousser au fond des filets. Mais Hakan Sukur rate son contrôle et la balle passe sous son pied droit (27e).

Les Turcs reprennent le contrôle du jeu et sur un centre de la gauche d'Ergun Penbe, Hakan Sukur est une nouvelle fois trop juste pour envoyer le ballon dans le but sénégalais (38e).

Juste avant la mi-temps, Omar Daf évite au Sénégal de rejoindre les vestiaires avec un but de retard.

Sur une longue ouverture de Hasan Sas dans la surface sénégalaise, Hakan Sukur remet pour Yildiray Basturk dont la tête file dans le but de Sylva, mais Omar Daf se jette sur sa ligne pour envoyer le ballon en corner (44e).

LES SENEGALAIS A LA PEINE

El Hadji Diouf, lancé par Henri Camara, peut même donner l'avantage au Sénégal dans les arrêts de jeu de la première mi-temps mais un bon retour d'Alpay Ozalan lui ferme le chemin du but turc.

En début de deuxième période, les Turcs reprennent leur domination territoriale.

Après un coup-franc de Diouf juste au dessus de la transversale de Rustu bien placé (52e), Basturk perce dans la défense sénégalaise mais sa frappe est contrée par Lamine Diatta (54e).

Les Sénégalais multiplient les fautes dans leur moitié de terrain et peinent alors à conserver le ballon au delà de trois passes.

Les Turcs maintiennent leur pression mais ne concrétisent pas leur emprise sur la rencontre à l'image d'Ilhan Mansiz, entré en jeu à la place de Sukur, dont le lob passe au dessus du but de Sylva (69e).

Malgré une frappe trop molle de Henri Camara (92e), le score reste vierge jusqu'à la fin du temps réglementaire.

Mais quatre minutes après le début de la prolongation, Mansiz offre à son équipe une qualification méritée pour les demi-finales.