FOOTBALL: L'ARME SECRETE DES TURCS

 

L'arme secrète des footballeurs turcs

Fromages et pâtisseries orientales seraient la potion magique qui a permis à l'équipe de Turquie de parvenir en demi-finale. Sera-ce suffisant face aux "danseurs de samba"? Réponse dans "Hurriyet".

Quel est donc le secret de l'équipe de Turquie, ce petit plus qui lui a permis, grâce au "but en or" marqué contre les Lions du Sénégal, de se qualifier pour la demi-finale de la Coupe du Monde de football ? Le quotidien turc à grand tirage Hurriyet apporte, à la "une" de son édition pour l'Europe datée du 24 juin, un élément de réponse : "Notre équipe a consommé une tonne de fromage !" En pages intérieures un titre clame : "Nous avons compris la magie de la victoire !" A savoir que l'équipe nationale - les 22 joueurs et leurs accompagnateurs - a, entre le 18 mai et le 22 juin, absorbé "250 kilos de vieux kachkaval [fromage turc à pâte dure à base de lait de vache] et 250 de kachkaval jeune".

Sans oublier, bien sûr, l'élément indispensable au petit déjeuner de tout Anatolien qui se respecte, le "fromage blanc" (beyaz peynir, une sorte de feta), que les footballeurs avaient apporté dans leurs bagages et dont ils ont dégusté "350 kilos". A la tonne de fromage se sont ajoutées "3 tonnes" de féculents variés (lentilles, pois chiches, haricots), "venus directement de Turquie". Peu après sa victoire, l'équipe a en outre pu se délecter, grâce à la générosité du propriétaire d'une chaîne de pâtisserie, "des baklavas"arrivées toutes fraîches d'Istanbul, "par avion privé". (...)

"UNIS AUTOUR DU DRAPEAU"

Avides de sortir de la morosité ambiante, les Turcs sont descendus en masse dans la rue pour fêter, drapeau à la main, le retour du pays dans les grandes compétitions mondiales, du jamais-vu depuis les années 1950. "La victoire de notre équipe a fait de nous un corps uni autour du drapeau turc. Maintenant voici venu le tour de l'Assemblée nationale. Tous les rivaux : de gauche ou de droite, libéraux ou conservateurs, pour ou contre la peine de mort, pro et antieuropéens, partisans ou détracteurs du foulard doivent se retrouver. Ces polémiques sont dépassées car les gens se sont soudés aux couleurs rouge et blanc du drapeau. (...) De la mer Noire jusqu'aux petits villages du sud-est, les Turcs ont manifesté leur existence au monde entier", s'enorgueillit Hurriyet. (...)

Le Monde du 27.06.02