FOOTBALL: LA TURQUIE QUALIFIEE

 

Mondial: la Turquie bat la Chine 3-0, se qualifie

SEOUL (Reuters-13/06/2002) - La Turquie s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde en battant la Chine 3 à 0 à Séoul.

Les Turcs passent devant le Costa Rica, battu parallèlement par le Brésil 5-2, grâce à une meilleure différence de buts.
Deuxièmes du groupe C, ils affronteront mardi prochain le vainqueur du groupe H, qui comprend Japon, Belgique, Russie et Tunisie.


Mondial-2002 - La presse turque, euphorique, tend la main à Senol Gunes

ANKARA, 14 juin (AFP) - La presse turque exultait vendredi au lendemain de la première qualification de la Turquie de son histoire pour les 8e de finale d'une Coupe du monde de football, proposant d'enterrer la hache de guerre avec le sélectionneur national Senol Gunes.

Tous les quotidiens consacraient la quasi-intégralité de leur une à la la victoire de l'équipe turque 3-0 contre la Chine, "qui fait oublier les crises politiques et économiques" dans un pays tentant de sortir d'une grave récession sur fond d'instabilité politique.

"Ouf, Dieu soit loué!", lançait en gros titre Milliyet, soulignant que le prochain objectif est la qualification en quarts de finale.

Un éditorialiste de ce quotidien y voyait même un encouragement à accélérer le processus hésitant d'intégration à l'Union européenne.

"Il y a des leçons à tirer des sportifs", soulignait Sami Kohen. "Est-il si difficile d'entrer dans le processus de l'UE avec une préparation et une discipline comparables?"

"L'équipe nationale renaît de ses cendres", titrait Radikal, en remerciant le Brésil, qui a battu le Costa Rica 5-2 et assuré la qualification de la Turquie. "La part du Brésil dans notre qualification est aussi importante que la nôtre", soulignait un commentateur.

Certains éditorialistes critiquaient encore le jeu du onze turc, appelant Senol Gunes à en "tirer les leçons" pour l'avenir. "Nous avons réussi mais nous n'avons pas bien joué", relevait Milliyet, estimant "difficile de dire que l'équipe est bien dirigée".

Mais plusieurs autres appelaient à "cesser" la "vendetta" entre journalistes et dirigeants de l'équipe turque.

Senol Gunes a été vilipendé par une grande partie de la presse nationale pour le choix des joueurs et ses choix tactiques lors des deux premières rencontres (Brésil et Costa Rica).

"Le soleil (gunes en turc, ndlr) se lève maintenant à l'horizon", titrait Hurriyet.

BA/fb/bd


Mondial-2002 - Hakan Sukur: le bonheur du taureau n'est plus dans le pré

SEOUL, 14 juin (AFP) - Du temps où, sous le maillot du Galatasaray Istanbul, il allait à la corne dans les défenses adverses et que son capital buts proliférait sous le ciel de Turquie, la chronique avait affublé Hakan Sukur du sobriquet de "taureau du Bosphore".

Les plus grandes arènes européennes le réclamaient et, après l'Euro-2000, c'est l'Inter de Milan qui arrachait la cocarde en faisant signer celui dont il attendait qu'il démantèle de ses charges furieuses les places fortes du Calcio.

Mais, loin de la harde natale, le taureau s'étiolait. La corne basse et le sabot stérile, il passait plus de temps au corral que sur la pelouse. L'Inter finissait par le mettre au pré à Parme en espérant qu'il y retrouverait le bonheur de jouer.

A 30 ans, après deux saisons à ruminer sa désillusion, le taureau désabusé, aujourd'hui à Parme, ne comptait plus que sur la sélection nationale et le Mondial en Corée du Sud et Japon pour retrouver sa fougue et son sang.

Boycotté

En dépit des critiques, l'entraîneur Senol Gunes lui maintenait en effet sa confiance et l'honorait même du brassard de capitaine pour la campagne d'Asie.

La seule satisfaction de Hakan Sukur est, pour l'heure, d'avoir été des trois matches (une défaite 2-1 contre le Brésil, un nul 1-1 avec le Costa Rica et une victoire 3-0 sur la Chine) qui ont permis à la Turquie de passer pour la première fois de son histoire le cap du premier tour dans une phase finale de Coupe du monde.

Mais, sur le plan personnel, sa cote ne s'est pas arrangée. Compteur de buteur bloqué à zéro, le plus souvent boycotté par ses équipiers, il reste sous le feu des critiques.

Contre la Chine, seul match où les Turcs ont eu l'occasion de sacrifier à l'offensive, Hakan Sukur, chef d'attaque, se devait d'être dans son jardin. Il n'a touché son premier ballon que peu après la neuvième minute. De la main. Pour le ramasser au fond des filets chinois où Bulent venait déjà de marquer le deuxième but de son équipe.

Ereinté

Hasan Sas, Emre Belozoglu ou Umit Davala multipliaient les raids, le plus souvent individuels, oubliant systématiquement de servir leur capitaine, même lorsqu'il se trouvait à l'évidence en meilleure position.

En seconde période, même scénario avec omissions ou passes inaccessibles. Et c'est en spectateur qu'Hakan Sukur applaudissait au troisième but de ses couleurs marqué par Davala.

Une nouvelle fois éreinté par la presse turque, le taureau voyait rouge. "On me critique sans pitié. J'en ai par dessus la tête. C'est vrai que je n'ai pu me créer d'occasions de but mais regardez cette équipe: les milieux de terrain ne pensent qu'à eux. Ils jouent pour se montrer, pour focaliser l'attention des recruteurs sur eux. Comment dans ces conditions pourrais-je marquer sans jamais recevoir le ballon?", a-t-il explosé dans une déclaration au quotidien Hurriyet.

Avec, en conclusion, une menace un tantinet absurde: il jouerait les matches de qualification pour l'Euro-2004 mais que l'on ne compte pas sur lui pour la phase finale, si la Turquie y participe. Comme une certitude que, quoi qu'il arrive, la sélection ne pourra se passer de lui.

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