UNE RUE POUR ATATÜRK

From: Dumoulin Daniel
To: bleublancturc@fr.st
Sent: Monday, August 26, 2002 9:08 PM

Atatürk’ü tanıma kurulu - Comité pour la reconnaissance d’Atatürk

(Version française v. infra)

Sayın Türkler ve Türkiyeyi seven arkadaşlar,

Bir kaç aydır yeni proje olarak başladığımız Brüksel’de, Türkiyeyi onurlamak için, bir Atatürk sokağı görmek istemekdeğiz.

Inanıyoruz ki, Avrupa Türkiyeyi adaylını tartışırken, bu jestin Belçika ve Türkiye arasında derin bağları genişleteceğini ve Başkente yaşayan 35.000 türkler içinde bir sembolik tanınma olacaktır.

Bu projeye nasıl destek verebilirsiniz?

Beraber başaralım !

 

Chers amis(e) Turcs ou Turcophiles,

Depuis des mois nous menons une action en vue d’amener le monde politique bruxellois à honorer la Turquie en attribuant le nom de son fondateur, Mustafa Kemal Atatürk, à une rue de Schaerbeek ou de Saint-Josse.

Nous croyons, qu’à l’heure où l’Europe s’apprête à envisager la candidature de la Turquie à l’Union Européenne, il est indispensable que Bruxelles, qui en est la capitale et qui ne compte pas moins de 35.000 ressortissants Turcs parmi ses habitants, se doit, par ce geste fort, de souligner les liens qui unissent la Belgique à la Turquie.

COMMENT SOUTENIR CE PROJET ?

  • En forwardant ce mail à tous les Turcs ou sympathisants turcs que vous connaissez.
  • En imprimant ce mail et en le distribuant autour de vous.

 

Tous ensemble, nous pouvons réussir !

Je souhaite voir une rue de Bruxelles (Schaerbeek / Saint Josse ten Noode) dédiée à la mémoire de MUSTAFA KEMAL ATATÜRK.

M.K. ATATÜRK anısına itaaf edilmiş Brüksel’de (Schaerbeek, St Josse, Bruxelles) bir meydan veya sokak görmek istiyorum.

A poster par mail à  Dumoulin Daniel  ( daniel1970@belgacom.net ) dikkatine mail ile gönderiniz !

Prénom et nom –Ad ve Soyad

Adresse ou e-mail

   
   
   
   

Communiqué de presse

Sujet : Pétition pour l'attribution d'un nom de rue à St Josse ou Schaerbeek à M.K. Ataturk

Responsable : Comité pour la reconnaissance d'Ataturk

Madame, Monsieur,

Il faut remonter aux années 50, soit il y a plus d'un demi siècle, pour voir les premières familles turques émigrer vers la Belgique. Ce furent principalement des paysans et des ouvriers qui tentèrent, les premiers, l'aventure et quittèrent leur Anatolie natale. Ils ne possédaient aucun rudiment de notre langue , et leur principal espoir était de gagner suffisament d'argent pour leur permettre un retour rapide dans leur patrie. Défavorisés sur le plan matériel disposant d'un faible bagage intellectuel et culturel ils durent rapidement déchanter. Aucun ne pouvait s'imaginer, avant de partir, le monde de différence qui pouvait exister entre l'Eldorado dont ils rêvaient et la dure réalité occidentale. Les difficultés nées d'un déracinement qui pour tous fut terrible, ne purent être surmontées par certains. Très vite, leur rève de rentrer rapidement en Turquie se révéla illusoire et les premières familles turques arrivées en Belgique firent souche. Depuis de nouvelles générations sont nées et ont grandies dans notre pays. Actuellement c'est la troisième génération d'origine turque qui, délibérément a choisi de vivre dans notre ville et beaucoup de ces jeunes ont opté pour la nationalité belge; celle de leur pays d'acceuil.
Aujourd'hui, cette population d'origine turque qui réside à Bruxelles s'élève à plus de 30.000 personnes et ce principalement dans les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse-ten-Noode.
LesTurcs de ces nouvelles générations vont, en poursuivant leurs études au sein de nos écoles, former des médecins, des juristes, des ingénieurs, des cadres... en fait, ils contribuent fortement à modifier l'image que certains d'entre nous peuvent encore avoir de leur pays d'origine.
Cette évolution totalement positive ne masque cependant pas une réalité souvent très dure qui s'impose aux Turcs vivant en Belgique. Une certaine partie de la population, de tragiques évènements nous l'ont encore récemment rappelés, ne fait aucune distinction entre la confession musulmane qui pour les Turcs n'est qu'une simple question de convictions personnelles au même titre qu'une autre confession ou la laïcité, et les régimes intégristes et antidémocratiques qui de nos jours infectent une partie du monde. D'autres éléments ont nourri les fantasmes populaires et le jugement négatif en Occident à l'égard des Turcs. Le rôle que joua le film "Midnight Express" et qui sert toujours de référence à certaines personnes pour identifier la Turquie fut catastrophique pour l'image des Turcs en Belgique et dans le monde.
Malheureusement, aujourd'hui, des sujets d'actualité viennent de manière récurrente hypothéquer le courant positif dont la Turquie bénéficie en Europe. Loin de vouloir nier l'existance de ces problèmes, il faut considérer que leur importance est souvent bien moindre et qu'ils n'ont pas le caractère d'extrême gravité que certains média se plaisent à le faire croire en Europe. Il est par contre un fait que personne ne peut ignorer, c'est qu' il existe en Occident de nombreuses organisations, qui tirent parti des difficultés auquelles doit faire face la Turquie et ne manque jamais une occasion pour tenter d'en diminuer l'image auprès du public.

La problématique de l'immigration a souvent été traitée à sens unique.
L'intégration ne peut s'accomplir harmonieusement que s'il existe une reconnaisance réciproque des différentes cultures. Ignorer, voir nier, la culture de l'autre conduit immanquablement à l'échec. La fusion de deux communautés doit rester basée sur des fondements universellement partagées (droit de l'Homme, Etat de droit,…) mais également sur un profond respect et une volonté de comprendre les valeurs de l'autre et de partager les siennes.

Un aspect culturel fédère tous les Turcs. Il s'agit de l'attachement filial qu'ils portent encore aujourd'hui à la personne d'Atatürk.

Cet homme, disparu en 1938, que ces anciens ennemis n'hésitèrent pas à proposer pour le prix Nobel, réussi le double miracle de sauver ce qui restait de l'empire ottoman au terme de la Première Guerre mondiale et, après une âpre guerre d'indépendance, de donner naissance à un pays résolument tourné vers l'Occident.
Les réformes qu'il fut parfois obligé d'imposer au peuple Turc firent, en moins de dix ans, sortir la Turquie d'un état quasi féodal pour la mener au rang des nations occidentales les plus avancées.
La Turquie de 1933 était sur bien des points, de loin en avance sur la majorité des sociétés européennes. Les droits de la femme turque en est le plus bel exemple. Cette dernière fut, en 1926, la première à bénéficier du droit de vote et à pouvoir accéder à l'éligibilité.
Un an à peine après la proclamation de la République, en mars 1924, Ataturk fit abolir le Califat ce qui mit définitivement fin à un quelconque pouvoir religieux en Turquie. La nouvelle Turquie serait, et est toujours résolument laïque, ce principe étant même un fondement de la constitution turque.
En peu de temps la Turquie adopta ce qui existait alors de mieux en matière de législation : le Code Civil suisse, le Code Commercial allemand, et le Code Pénal italien.
Son entreprise d'occidentalisation amena les Turcs à abandonner le fez ottoman, coiffure liée à la religion musulmane, pour adopter le chapeau porté en Europe.
Il réussi, en 1928 à modifier jusqu'à la méthode de pensée de son peuple, en lui faisant adopter l'alphabet latin et réécrire entièrement la langue turque.
Enfin, en 1934, il décidera que les Turcs porteront, comme les Européens un nom de famille. Le peuple choisira pour lui le nom d'Atatürk : père des Turcs.
Les efforts qu'il mena pour la paix, nottament dans les Balkans et au moyen-orient se résument par ses simples paroles:
" PAIX A L'INTERIEUR, PAIX DANS LE MONDE. "
Ennemi de la dictature, partisant convaincu que seule la démocratie pouvait assurer un système politique viable, il tenta, lui-même d'imposer un système multipartite à laquelle la Turquie devait accéder dix ans après sa mort.

Il devait disparaître le 10 novembre 1938, épuisé par une vie entièrement consacrée à son pays, non sans avoir réussi ce qu'aucun n'aurait même osé rêver un quart de siècle auparavant : faire de la Turquie un pays moderne dont les Turcs pourraient être fiers.

De la Turquie que nous connaissons aujourd'hui reste cet homme: MUSTAFA KEMAL ATATÜRK, père de tous les Turcs.

Chaque Turc, de nos jours, sait toujours tout ce qu'il lui doit et la Turquie toute entière reste imprégnée de ses dernières paroles qui résument parfaitement la pensée dominante de son oeuvre.

"Je ne laisse, en tant qu'héritage spirituel, aucun verset, aucun dogme, aucune règle pétrifiée et figée. Mon héritage spirituel, c'est la science et la raison. Ceux qui viendront après moi constateront que nous n'avons peut-être pas toujours réussi, à cause des obstacles difficiles et tenaces qui se sont dressés devant nous, à concrétiser tous nos objectifs. Ils admettront, toutefois, que nous n'avons eu pour guides que la raison et la science. Tout, dans ce monde, évolue rapidement. La conception du bonheur et du malheur se modifie, au fil du temps chez les peuples et les individus. Affirmer, dans ce contexte, que l'on a su inventer des recettes éternellement valables équivaudrait à renier l'incessante évolution des idées et de la science. "

Comme vous l'aurez constaté au travers de ce long exposé la démarche que nous entreprenons aujourd'hui auprès de vous n'a pas pour but d'honorer la mémoire d'un homme quelconque. Mais bien de rendre un hommage à celui qui demeure tout un symbole pour chaque Turc. En acceptant de considérer la pétition que nous vous remettons aujourd'hui et de donner le nom d'Atatürk à une artère de notre ville c'est, non seulement la considération de la population turque toute entière qui vous sera acquise, mais surtout en accordant aux Turcs, au travers de ce symbole, la reconnaissance dont ils attendent que nous fassions part vis-à-vis de leur culture, vous renforcerez de manière inaliénable les liens entre nos deux communautés.

Daniel Dumoulin