LE COTON ET LES TOURISTES
vendredi
26 septembre 2003
ISTANBUL (AFP) - Sous le dur soleil de la côte méditerranéenne turque,
Mustafa Ozturk a trouvé le moyen de se faire payer par des touristes pour
ramasser son coton et gagner ainsi plus que s'il travaillait lui-même. Reconverti malgré lui depuis quatre ans dans la tourisme après que la
plupart de ses champs furent inondés par un barrage, cet agriculteur de 40 ans
a engrangé des revenus de 20 milliards de livres turques (13.000 euros) en deux
mois, alors que ses champs ne lui rapportaient que 3 milliards (moins de 2.000
euros) l'an.
Les touristes "veulent vivre autre chose que la plage et le soleil, la
plupart du temps ils ne savent pas comment se ramasse le coton, et sont contents
à 99% malgré les difficiles conditions de cette activité", raconte
Mustafa.
En majorité Allemands, Belges ou Néerlandais, ces courageux et curieux
touristes passent une heure sur les deux dernières parcelles que le barrage de
Manavgat (près d'Antalya) a laissées à la famille Ozturk, et "les
meilleurs ramassent jusqu'à 30 kilos de coton par couple", explique-t-il.
Les "gagnants" se voient récompensés de leurs efforts par une
bouteille de vin local, les autres devant se contenter d'un T-shirt... et d'une
expérience inoubliable sur les conditions de travail dans une des activités
agricoles les plus pénibles mais des plus lucratives du pays.