LES UNIVERSITAIRES TURCS

 

Deux universitaires turcs sur trois ont besoin d'un second métier pour vivre

En Turquie, deux enseignants supérieurs sur trois (68%) ont besoin d'un travail parallèle à leur activité dans la fonction publique pour vivre correctement, d'après une enquête réalisée par l'Université Gazi d'Ankara.

Le sondage, mené auprès de 1.915 fonctionnaires dans l'enseignement supérieur -- facultés, hautes écoles, instituts et rectorat -- met l'accent sur l'insuffisance des salaires du corps enseignant, a expliqué le professeur Cagatay Özdemir, de l'Université Gazi d'Ankara, à l'AFP.

Quelque 32% des sondés disent percevoir un salaire mensuel de 500 millions à un milliard de Livres turques (357 à 714 dollars), 41% gagnent de un à deux milliards de livres et 27% gagnent plus de deux milliards (1.428 dollars) par mois.

Une loi interdit que d'éventuelles rémunérations complèmentaires dépassent leur salaire de fonctionnaire, mais cette restriction est enfreinte chaque fois que c'est possible, concède une assistante en sciences politiques, sous couvert d'anonymat.

"Je gagne 400 dollars dans une université d'Istanbul, mais je travaille également dans un cours privé pour 200 dollars, et je donne des leçons à domicile pour 400 dollars de plus", raconte-t-elle.

L'ensemble de la fonction publique reste sous-payée en Turquie, car "l'embauche dans ce secteur demeure depuis les années 50 un instrument de lutte contre le chomâge", selon Ahmet Kuyas, professeur d'histoire à l'Université  Galatasaray.

La situation des professeurs dans l'enseignement supérieur turc est cependant loin d'être la pire dans un pays ou le PNB par habitant n'est que de 3.100 dollars, ce qui équivaut à un revenu mensuel d'à peine 208 dollars.

La part du budget national attribuée à l'éducation (2,2%) est en outre deux fois moindre en Turquie que dans les pays européens (environ 4,5 % en Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie, 5,8% en Fance).

(AFP, 19 juin 2003)