C'est Turc! CINEMA

 

[cinéma] Cinéastes d’origine turque en Europe
Paris du 26 avril au 3 mai 2006
Source: http://www.alterites.com/cache/center_actualite/id_1279.php


Avec une sélection de 7 longs-métrages et 8 courts-métrages, cette semaine est consacrée au cinéma turc en Europe, ou pour mieux dire aux cinéastes d’origine turque, vivant et travaillant dans certains pays européens (Allemagne, Angleterre, Italie et, dans une moindre mesure, France). Elle devrait mettre en lumière un phénomène que nous avions constaté et souligné à plusieurs reprises : l’émergence d’une génération (première ou seconde) de créateurs implantés en terre d’immigration et oeuvrant à illustrer par l’image les situations d’exil, de double culture, de métissage, ou les différentes phases de l’intégration.
Il y a de bonnes raisons pour mettre en relief un mouvement qui n’en est qu’à son début. D’une part parce que le cinéma, malgré cette percée tardive, fait figure d’art pionnier et que les autres disciplines en sont encore à des productons très limitées, pas toujours dégagées de références exclusives au pays d’origine.D’autre part parce que l’on a tendance, en France tout particulièrement (mais les Indo-Pakistanais ont un peu la même situation monopolistique en Angleterre), à traiter de façon quasi hégémonique les artistes d’origine maghrébine, bénéficiant d’une antèriorité, d’une supèriorité numérique et d’une plus grande proximité linguistique et culturelle et donc à considérer la communauté turque comme encore marginalisée ou très peu offensive dans les diverses disciplines artistiques.
La sélection fera bien sùr une place de choix aux “locomotives”, réalisateurs consacrés qui ont déjà acquis une renommée internationale par l’entremise de nombreux festivals :
- Ferzan Ozpetek, très investi en Italie, avec Le dernier harem (1999), Tableau de famille (2001), La fenêtre d’en face ( 2003) qui devrait être présent à la manifestation, ainsi que son interprète favorite Serra Yilmaz qu’il fit tourner auprès de Valéria Golino, Marie Gilain, Stefano Accorsi, Giovanni Mezzogiorno ou Massimo Girotti ;
- Fathi Akin, nouvel enfant terrible et adulé du cinéma turco-allemand avec Head on (2004) et Crossing the bridge (2005) ;
- des réalisateurs à découvrir comme Kutlug Ataman (Lola et Bilidikid, 1998) ou Thomas Arslan ( Dealer, 1999) et une sélection de courts métrages constituant un panorama de jeunes talents prêts à se faire une place à part entière sue les écrans de demain : Murat Kebir, Burcu Ozalp, Devrim Alpoge, Kerem Ayan, Cem Kaya, Doga Kilcioglu, Bengisu Gencay.
Cette programmation d’une exceptionnelle qualité devrait faire accourir le public turc et notamment les jeunes générations immigrées en quête d’identité et désireuses de relever de nouveaux défis et un plus large public de cinéphiles et de curieux, soucieux de diversité culturelle.
Un seul regret à formuler (mais sans doute est-il politiquement incorrect), l’absence de réalisateurs d’origine kurde de la trempe de Hiner Saleem (Vive la mariée… et la libération du Kurdistan, 2000, Kilomètre zero, 2005) ou Yilmaz Arslan, auteur du récent (et féroce) Frères d’exil (2006).

André Videau
[24/04/2006]
 


 

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