TURQUIE-UE

 

Négociations "sans délai" avec la Turquie en 2004

COPENHAGUE (Reuters) - Les Quinze ont amélioré leur offre à la Turquie en s'engageant, à l'issue du sommet de Copenhague, à entamer "sans délai" des négociations d'adhésion avec ce pays à partir de décembre 2004 une fois réussi son "examen de passage" démocratique.

Cette précision ajoutée aux conclusions du Conseil européen constitue une garantie supplémentaire pour Ankara, qui s'est résignée à l'échéance de décembre 2004, alors qu'elle réclamait le lancement du processus fin 2003 ou début 2004.

"Les conclusions sur la Turquie ont été améliorées. Nous avons ajouté l'expression 'sans délai' pour l'ouverture des négociations d'adhésion", a déclaré un diplomate à Reuters.

Un pays candidat doit normalement attendre jusqu'à six mois après l'évaluation de son dossier pour engager des négociations.

Recep Tayyip Erdogan, chef du Parti musulman turc de la Justice et du Développement (AKP), a salué vendredi soir "un succès" pour la Turquie, concluant sur une note triomphante une gamme contrastée de réactions, de l'hostilité colérique à la déception.

"En dépit de tout, les incertitudes ont été levées et je pense que la Turquie a atteint un cap qui est un succès", a-t-il dit à des journalistes, à Copenhague.

"L'ajout (de l'expression 'sans délai') est un progrès important pour la Turquie. Cela a été inséré dans la déclaration finale et cela constitue pour nous un soulagement", a-t-il ajouté.

 

UNE "DECISION VISIONNAIRE", DIT WASHINGTON

Le nouvel homme fort de la Turquie s'est toutefois plaint de la stratégie européenne, qu'il définit comme un "deux poids, deux mesures".

"Nous ne sommes pas satisfaits des pratiques politiques des instances exécutives de l'Union européenne. Nous estimons que la politique du 'deux poids, deux mesures' n'est pas conforme à la démocratie et aux valeurs modernes", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, qui avaient mené un intense "lobbying" auprès de la présidence danoise de l'Union européenne à la demande d'Erdogan, se sont félicités vendredi soir de la "décision visionnaire" des Quinze.

"C'est une décision visionnaire des dirigeants européens afin de construire une Union européenne réellement intégrée", a déclaré Ari Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche.

La Turquie a promis de "faire le maximum" pour honorer le rendez-vous de décembre 2004, date à laquelle les Quinze établiront le bilan de ses progrès en matière de respect des droits de l'homme.

"Nous allons poursuivre nos efforts. Le processus d'harmonisation vers le respect des critères de Copenhague que nous avons engagé se poursuivra", a affirmé Recep Tayyip Erdogan.

 


Jacques Chirac fait "confiance" à la Turquie

COPENHAGUE (AP) - Jacques Chirac a exprimé vendredi soir sa "confiance" dans les capacités de la Turquie à remplir en décembre 2004 les critères politiques et économiques demandés par l'Union européenne pour son adhésion.

"La Turquie est déterminée et a la capacité à nous rejoindre sur le plan des droits de l'Homme et de l'économie de marché", a estimé le président français à l'issue du conseil européen de Copenhague.

Jacques Chirac a observé que la Turquie "a marqué une volonté très ferme, très forte aussi bien dans sa nouvelle majorité que dans son ancienne opposition de poursuivre son alignement sur l'ensemble des critères de démocratie et d'économie de marché". "A priori nous sommes tout disposés à lui faire confiance", a-t-il souligné.

Les Quinze ont proposé à la Turquie un "rendez-vous" en décembre 2004 pour évaluer ses progrès dans la perspective d'une adhésion à l'Union européenne.

Afin de ne pas froisser Ankara, les Européens ont ajouté in extremis une clause dans le communiqué final du sommet de Copenhague dans laquelle ils s'engagent à ouvrir "sans délai" les négociations après cette date.

Jacques Chirac a estimé que les négociations pourraient s'ouvrir "dans les six mois qui suivent". Dans une proposition conjointe avec l'Allemagne, et qui a servi de base à la décision des Quinze, la France proposait la date de juillet 2005.

"Nous n'avons ni la possibilité, compte tenu de l'histoire, ni vocation à empêcher une Turquie totalement démocratique et libérale de nous rejoindre. C'est le sens de la décision qui a été prise aujourd'hui", a noté le président français. AP

 

 

 

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