ATTILA
Ce fantastique personnage, que l'on présente souvent à tort
en France comme un "monstre", est en effet Turc. La plupart des orientalistes
s'accordent sur ce point. Il semble également ne faire aucun doute aujourd'hui que les
Huns, une conférération tribale dont Attila avait pris la tête, appartenaient au groupe
ethnico-linguistique turc.
Contrairement à la France, de nombreux autres cultures ont magnifié le souvenir laissé par Attila et ses Huns. Concurremment à la tradition française qui ne retient que les déprédations hunniques, il en est en effet qui s'attachent au héros sublimé. Ne parlons pas de celles des Turcs et des Hongrois (les premiers le redécouvriront au 20ème siècle et les seconds, cousins des Turcs, ne cesseront jamais de l'exalter), mais, par exemple, de celles des Allemands et des habitants de maintes provinces de... France !! Eh oui, les Nibelungen et les poèmes épiques burgondes qui en sont proches, Le Chant des rois burgondes à la cour d'Attila, la Mort d'Attila, font de lui, sous le nom d'Atli, le bon souverain paternel ! En Alsace, le cycle de sainte Odile, dite pourtant de naissance franque (mais une partie des Francs avaient rallié Attila, il faut le rappeler !) met en scène son père Ethelric (une autre variante possible d'Atli et d'Etil), sa cousine sainte Hunna, son époux Hunno, dans la ville de Hunnawihr (ça fait beaucoup d'évocations à peine voilées des Huns, non ?
JCelui qu'on a présenté comme le "fléau de Dieu", l'homme derrière lequel l'herbe ne repousse pas, est mort en mai 453, le soir de ses noces avec la blonde Germaine Idilco (peut-être assassiné ou peut-être victime de ses ultimes ardeurs amoureuses ?).
Pour l'anecdote, sachez que les Huns se seraient installés dans la région de la basse Volga (région aujourd'hui située en Ukraine et en Russie) dès le 2ème siècle de l'ère chrétienne. Ils constituent un vaste empire jusqu'au 5ème siècle, lancent des campagnes jusque dans la Gaule, et suscitent l'admiration des Romains qui sollicitent leur alliance (en 427 contre les Wisigoths, en 428 contre les Francs...). On voit alors des cavaliers huns en Italie et en Gaule (aussi loin que Toulouse). Ils sont à l'époque considérés comme les plus sûrs alliés de l'Empire romain ! Rome dépêche même un ambassadeur, Priscus, à la cour d'Attila (qui habite sans doute quelque part en Valachie, l'actuelle Roumanie). A l'en croire, d'après le témoignage qu'il a laissé à la postérité, le Turc habite une ville de bois, ceinte de murailles que des tours hérissent. Son palais est orné de boiseries sculptées et de riches tapis de laine. Il porte des vêtements réhaussés de broderies, mange et boit dans une vaisselle d'or et d'argent, incrustée de pierres précieuses. L'on prétend même qu'il parle le grec et le latin. Grand stratège, meneur d'hommes, il est présenté comme un fin diplomate qui préfère toujours la négociation au combat !
Aaah, préjugé quand tu nous tiens ! Va falloir que l'on révise fissa nos classiques d'histoire !
J